Page 43
Enfin, même si la commission est d’avis que les conditions justifiant l’engagement des projets concernés ne devraient pas
être réunies avant 2030, elle juge toutefois nécessaire de prévoir dans ce second scénario une réserve de précaution de 2
Md€ pour d’éventuels premiers travaux en lien avec la LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon, l’interconnexion Sud Île-de-France,
GPSO Bordeaux-Hendaye, la ligne nouvelle Perpignan-Montpellier ou encore le contournement ferroviaire de l’agglomération
lyonnaise (CFAL). La commission considère en effet qu’elle ne peut pas être entièrement affirmative sur le moment à
partir duquel il sera pertinent d’engager les travaux de ces projets. Cet engagement pouvant être nécessaire, le cas échéant,
une ou deux années avant 2030, elle estime utile de conserver la possibilité d’engager de premiers travaux en lien avec des
projets qui ont vocation à rejoindre les premières priorités dès que les conditions qui les justifient seront réunies.
Pages 58 et 59
Interconnexion Sud Île-de-France
Le projet consiste en la création d’une ligne dédiée aux TGV intersecteurs (liaisons province-province depuis et vers l’ouest
de la France), pour relier, au niveau de la gare de Massy-TGV, la LGV Atlantique aux autres LGV. Cette interconnexion doit
améliorer le fonctionnement du système ferroviaire sur le secteur en réduisant la saturation de la ligne classique Massy-
Valenton, par la dissociation des flux ferroviaires locaux et des flux TGV qui y circulent actuellement. Il offre l’occasion de
créer une gare TGV connectée à l’aéroport Paris-Orly, et éventuellement une seconde dans la ville nouvelle de Sénart,
connectée au RER D.
Au regard des éléments d’analyse dont elle a disposé, la commission s’est interrogée sur la portée de l’amélioration déjà
engagée du barreau existant entre Massy et Valenton. Ce barreau d’une longueur de 19 km, est actuellement en voie
unique en deux points, à la sortie de la gare de Massy et au niveau du poste d’Orly. Or, ce tronçon de grande ceinture de
Paris subit un lourd trafic notamment aux heures de pointe, où se mêlent le RER C, des trains fret et des TGV provinceprovince.
Cette situation est cause de dégradation de la qualité du service pour l’ensemble des circulations (irrégularités et
irrégularités horaires importantes), et constitue un frein au développement des trafics dits d’interconnexion. Les travaux
engagés doivent conduire à la suppression à l’Est et à l’Ouest des tronçons de voie unique et des cisaillements. A la mise
en service complète, prévue en 2017, la qualité de l’offre sera sensiblement améliorée :
• quasi doublement des sillons TGV, permettant la mise en oeuvre de nouvelles relations entre la façade Atlantique et l’Est
de la France, l’aéroport de Roissy, le Nord-Est et le Sud-Est dans de bonnes conditions de régularité et de positionnement
horaire,
• préservation des possibilités de circulations des trains fret de transit, notamment de jour,
• régularité des circulations de la ligne RER C, et passage au 1/4h du RER C sur la section Pont de Rungis / Massy.
La ligne classique devrait avoir alors une réserve de capacités suffisante pour que, sans remettre en question l’intérêt à
terme de l’interconnexion Sud, le besoin d’engagement des travaux puisse être différé au-delà de 2030.
Au sein de la commission, des avis divergents se sont exprimés vis-à-vis de cette analyse. Certains commissaires ont fait
observer que lors du débat public sur le barreau Massy-Valenton, le caractère temporaire des passages supplémentaires
de TGV sur cet axe avait été souligné. Ceci serait remis en cause par un report de l’interconnexion qui est soutenue par 6
régions et comporte par ailleurs des fonctionnalités qui ne sont pas assurées par le barreau Massy-Valenton, notamment la
création de deux gares à Orly et Lieusaint-Sénart assurant l’interconnexion fer/air et desserrant la contrainte sur les gares
parisiennes.
Après en avoir longuement débattu, la commission décide majoritairement de classer la réalisation de l’interconnexion
Sud dans les secondes priorités quel que soit le scénario financier considéré. Toutefois, considérant qu’elle ne peut être
entièrement affirmative sur le moment à partir duquel il pourrait être nécessaire d’engager l’opération, la commission a
prévu dans le scénario n°2 d’inscrire en premières priorités une provision pour engager en tant que de besoin de premiers
travaux en lien avec le projet.
Source:
http://www.developpement-durable.gouv.f ... oupe-2.pdf pages 43 et 58-59