Il y a un certain nombre de choses qui sont possibles sur des infrastructures dédiées, qui le sont beaucoup moins sur des infrastructures partagées.Côté RATP tu as :
* des trains automatiques sur certaines lignes ;
* des trains qui se conduisent presque automatiquement sur d'autres ( ex : la )
* des trains toutes les trois minutes sur la et à peu près toutes les 5 minutes sur la ;
* des trains neufs sur 4 lignes de et le ;
* une rénovation qui a apporté de la ventilation réfrigérée sur la ;
Côté SNCF :
* trains neufs sur la voire sur la (un jour) et on ne peut pas dire que cela a été une réussite. D'autre part, ce ne sont pas les lignes SNCF les plus fréquentées ;
* des rénovations de trains qui se contentent de l'esthétique avec parfois l'ajout de bandeaux défilants à diodes dont la technologies doit bien avoir près d'une vingtaine d'années...
* à part la (et peut-être la ) fréquence ridicule.
C'est tout.
Bref il n'y a pas photo... :-/
Les trains automatiques, ce sont la ligne M1 (encore partiellement) et la ligne M14. En dehors des rames de métro de la ligne, il ne circule (presque) rien aux heures ouvrables. De plus, les quais ont été fermés pour éviter les intrusions. Je vois mal comment on pourrait automatiser une ligne de RER complète, qui passe en pleine nature (à moins d'automatiser aussi les sangliers pour éviter les collisions), qui dessert 60 gares avec des trains de type et de longueur variées, et qui partage en partie ses voies avec un certain nombre d'autres objets roulants.
Les autres lignes de métro (sauf les bis et la M10 de mémoire) sont en pilotage automatique, le conducteur ferme les portes, et hop ça part. Là aussi, il faut que l'environnement soit un minimum confiné.
Les trains de la A c'est normalement toutes les 2 minutes sur le tronc commun en pointe, ceux de la B, ce sera en 2013 toutes les 3 minutes. Pour le moment, la A est incapable de tenir ce rythme, on doit être aux alentours de 27-28 trains par heure en moyenne, à moins que ce se soit grandement amélioré (on a été à 24 à un moment). On est donc loin de la perfection. Mais les 2 minutes sont uniquement possibles parce qu'il y a SACEM et que tous les trains sont équipés.
Pour la ventilation réfrigérée, je ne reviens pas dessus, voir les 20900 avec leurs 4 places de front. Il faut bien que les conduits d'air arrivent à passer...
Pour les NAT, Bombardier avait vendu ça comme un chef d'oeuvre de fiabilité (on peut aller rechercher le communiqué de presse de l'époque) avec redondance, contrôle interne et tout ce qui s'en suit. Je suis encore tombé ce week-end sur la publicité "Bombardier fabrique aussi des trains" qu'on a eues pendant un long moment.
Le dernier matériel arrivé, la NAT, est du matériel 1 niveau, on peut donc difficilement le trouver sur les lignes les plus fréquentées. En 2 niveaux, le dernier a été la 20900, arrivé sur la C. Le suivant fera ses premières missions commerciales sur la E ouest d'ici 5-6 ans probablement.
Quant aux fréquences, on voit déjà que sur la D, une augmentation ne sera pas facile à faire, une fois la D12 omnibus mise en place dans un peu plus d'un an. Sur la C, ça coince aussi. Quant à la E, elle doit promettre 6 trains par heure pour Mantes en 2020.
Petit rappel historique:
- la RATP a récupéré des lignes de RER dédiées: la branche St Germain a été détachée de St Lazare pour être raccordée sur Etoile / Auber, la branche Boissy est une mise à niveau de la banlieue Bastille, déjà isolée, l'ex ligne de Sceaux, même si elle a longtemps supporté des trains de marchandises, a toujours été une ligne spécifique départ Denfert puis Luxembourg. Cela a donc constitué un réseau de lignes dédiées auxquelles s'est ajoutée la branche Marne la Vallée, créée ex nihilo. Et toutes ces voies ont été refaites à neuf avant mise en service.
- la SNCF a mis le label RER sur des lignes existantes dès lors que des petits raccordements étaient faits dans Paris. Mais la ligne C n'est isolée ni du côté de Versailles, ni du côté d'Austerlitz - Juvisy - Brétigny. Je ne reviens pas sur la ligne D. Et même la ligne E, elle partage une partie de ses voies avec les trains grandes lignes (viaduc de Nogent pour ne prendre que l'exemple probablement le plus critique).
C'est vrai que le RER devait initialement être un assemblage de liaisons nouvelles, indépendantes du réseau SNCF de l'époque. Mais ça coûtait déjà cher, très cher, et on s'est finalement "bornés" à rabouter des infrastructures existantes (ou à remplacer le 2e RER Nord-Sud entre St Lazare et Montparnasse par la ligne 13 du métro...).