Les usagers saturent de la ligne 268 saturent !
(Le Parisien - Aurélie Foulon - du 30/03/2012)
La ligne 268, exploitée par la RATP, qui dessert Villiers-le-Bel et Sarcelles est particulièrement surchargée. Le Collectif du 29 juin, un groupement d’associations de quartier, tire la sonnette d’alarme.
Bondé dès 5 heures du matin, le bus 268 qui dessert tous les quartiers de Villiers-le-Bel en partant de la gare avant de prendre la direction de Sarcelles puis Pierrefitte et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est aussi saturé en semaine que le week-end, aux heures de pointe comme aux heures creuses. « C’est insupportable, s’indigne Solange Cabit, de l’association Dialogue de femmes. SUR LE MÊME SUJET
Un état des lieux est en cours« Cela génère de l’agressivité »Comment font les gens? On les prend pour du bétail! »
Créé au lendemain du meurtre de Maxim Lawson en juin 2010 pour « lutter contre toutes les formes de violence », le Collectif du 29 juin dont fait partie son association s’empare du problème. « Les conditions de transport sont indignes, dénonce Agnès Desfosses, de la compagnie Acta. C’est une forme de violence, il s’agit de la liberté de circuler. »
« La RATP dit qu’elle enregistre des records de fraude sur cette ligne. Mais comment voulez-vous traverser un bus plein à craquer pour aller valider votre billet? » s’agace Solange Cabit. « Quand je suis à bord, je suis tellement comprimée que j’ai peur pour mes côtes », assène la frêle Agnès. « Il y a aussi le problème de sécurité, s’inquiète Solange. Il y a quand même un nombre maximum de passagers à respecter et quand les portes ne ferment plus, c’est que le bus est trop chargé. Est-ce qu’on peut encore appeler ça un service public? Il ne faut quand même pas attendre un accident pour agir! »
Un travail en partenariat avec la municipalité, l’agglomération de Val de France, le Stif ou encore la RATP a été engagé pour améliorer la situation. « Ce sont de longues démarches mais on ira au bout », promettent les deux femmes. « On a discuté avec les chauffeurs, il y a une telle détresse chez eux », soupire Solange. Elles ont aussi recueilli la parole d’habitants lors de réunions publiques mais aussi par mail via un appel à témoins. « On est allées aux arrêts et dans les bus, on a rencontré les gens, fait des comptages… » Selon le Stif, le Syndicat des transports d’Ile-de-France, 20000 voyageurs empruntent chaque jour cette ligne.
Après des mois de réflexion, le collectif a pu émettre des propositions et décrocher un début d’avancée. « On a toujours le même nombre de bus mais on a obtenu une légère réorganisation pour qu’ils soient plus nombreux entre 5 heures et 5h30 », expliquent Agnès et Solange. D’autres solutions sont envisagées pour soulager la ligne. « Pourquoi pas une navette entre les quartiers de Villiers-le-Bel? De nombreux usagers ne l’utilisent pas forcément pour sortir de la ville, estime le collectif. Des bus rallongés pourraient aussi être une solution. » A quelques mois de la mise en service du tramway à Sarcelles, il plaide également pour le développement de la ligne 270, qui va aussi à Sarcelles sans aller jusqu’à Paris. « Cela permettrait de répartir un peu l’affluence. Et c’est important que Villiers-le-Bel soit relié au tramway autrement que par la gare qui est complètement saturée. »