Avec le progrès technique et la révolution industrielle, le besoin de déplacement se fait sentir. La ville construisit un réseau municipal de tramway qu'elle cassera ensuite dans la joie et l'allégresse pour aujourd'hui le regretter.
Et puis il y a le train ! Or avoir une gare dans ses années là, c'est la gloire ! La ligne Paris-Chantilly etait en construction, sans être encore complètement définie. C'est alors la bagarre entre deux villes, Villiers-le-Bel et Gonesse. Les habitants des deux villes ne se parlent plus, s'interdisent mutuellement de séjour et se lancent des cailloux.
Le monsieur des Chemins de Fer (ce n'était pas encore la S.N.C.F) vint alors voir le maire de Villiers-le-Bel et lui tint à peu près ce langage :
« Si vous voulez que le train passe dans votre commune, il vous faudra construire la gare à vos frais, avec tout le tremblement, les quais, les passerelles, les accotements.... »
~ Le monsieur des Chemins de Fer à propos de la construction de la gare
Le maire devint vert comme un martien ! Il n'avait pas assez d'argent. Et il s'enfonça dans la déprime... La semaine suivant il apprit que son collègue de Gonesse était dans le même état que lui et cela le consola un peu.
Alors le monsieur des Chemins de Fer, qui était très malin, revint voir les deux maires et leur tint à peu près ce langage :
« Faites donc moite-moite ! »
~ Le monsieur des Chemins de Fer à propos de la construction de la gare
A ces mots le maire de Villiers-le-Bel devint violet ! Pas question de pactiser avec l'ennemi ! Puis il réfléchit quand même et demanda :
* - On va l'appeler comment la gare ?
* - On va l'appeler Gonesse-Villiers-le-Bel.
* - Et pourquoi pas Villiers-le-Bel Gonesse ?
* - Parce que c'est l'ordre alphabétique !
* - Y'a pas moyen de s'arranger ? Demanda alors le maire.
* - Si vous donnez plus d'argent que Gonesse, plus un petit pot de vin symbolique, ça peut s'arranger.
Bien sûr le monsieur des Chemins de Fer, qui était très malin, tint le même langage au maire de Gonesse et fit monter les enchères... et comme dans toute enchère, il y a un moment où il y en a un qui lâche. Gonesse lâcha et il fut décidé que la gare s'appellerait Villiers-le-Bel Gonesse.
Restait le problème des expropriations pour construire la gare en question. Exproprier pour un maire, ce n'est pas une chose populaire, il fallait donc bien préparer le coup. Le maire s'entretient encore une fois avec le monsieur des Chemins de Fer (je ne vous dit pas le montant en frais de restaurant, toutes ces démarches !)
* - Il faut que j'exproprie qui ? Demanda le maire au dessert ?
* - Personne ! Répondit le monsieur des Chemins de Fer, qui était très malin, car la gare ne sera pas construite sur votre commune !
* - Super, bien joué, c'est donc le maire de Gonesse qui va se farcir les formalités d'expropriation ! Je me marre, je me marre !
* - Pas du tout ! La gare ne sera construite ni à Villiers-le-Bel, ni à Gonesse !
* - Mais où alors ? demande le maire un peu largué !
* - Et bien, à Arnouville-les-Gonesse !
* - Quoi ces gueux, ces traînes savates, ces crèvent-la faim ! Et ils vont avoir leur nom sur la gare, puisque c'est ça, je me retire du projet !
* - Mais, non, on construit sur leur territoire, personne le saura et la gare s'appellera juste : Villiers-le-Bel Gonesse !
Et c'est ce qui se passa ! Le village d'Arnouville-les-Gonesse ne s'étant pas porté volontaire pour financer quoique ce soit vu son nom interdit de pancarte jusqu'en 1985, et les gens qui descendaient du train à Villiers-le-Bel Gonesse ignoraient qu'ils se trouvaient à Arnouville ! Ce n'est que très récemment suite à des négociations entre la municipalité d'Arnouville-les-Gonesse et la SNCF que le nom de cette ville fut ajouté en troisième positon sur les panneaux ferroviaires.
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