J'habite à 34km de Bruxelles, où je travaille, et j'ai donc le grand plaisir de combiner le train, le métro et le tramway pour me rendre sur mon lieu de travail.
1) Le train
La SNCB gère à la fois le matériel roulant et l'infrastructure par le biais de deux filiales détenues par la même holding. Peu d'incidents sur l'infrastructure donc, dans la mesure où il relativement difficile de rejeter la responsabilité sur sa propre boîte
Les trains sont très confortables (pour les connaisseurs, il s'agit de M4 pas tous récents, mais extrêmement bien entretenus et PROPRES, ou de M6 à double niveau flambants neufs qui sont un vrai bonheur en termes de confort !)
La fréquence des trains sur ma ligne est d'environ 1 train toutes les 10 minutes en pointe (avec des missions différentes qui vont du direct-Bruxelles à l'omnibus) et d'un train toutes les 30 minutes hors pointe.
L'absence de tags, de papiers qui traînent partout et la présence d'au moins 3 contrôleurs par train et de personnel SNCB dans toutes les gares et à toute heure, renforcent le sentiment de confort et de sécurité. De plus, une charte de courtoisie est affichée en plusieurs exemplaires dans chaque voiture, rappelant aux usagers les règles de politesse de base (le portable, oui, mais avec discrétion et sur les plateformes; votre bagage n'a pas besoin d'une place assise; etc.) Et apparemment, ça marche plutôt bien !
Enfin, les M6 disposent d'un affichage digital (intérieur et extérieur) rappelant la destination du train, la prochaine gare d'arrêt, etc.
Les horaires sont relativement bien respectés mais en cas d'incident sur du matériel roulant ou de retard trop important, la SNCB n'hésite pas à retirer le train en question de la circulation, pour ne pas plomber toute la ligne en amont. J'avoue que si j'ai bien râlé la première fois que j'ai testé la méthode (mon train était annoncé avec un retard de 6 minutes, puis de 15 minutes, puis annulé), je n'ai pu que reconnaître qu'en moins de 20 minutes, tous les retards sur la ligne étaient résorbés et, au final, je n'ai pris que 15 minutes de retard…
Un système de compensation des retards de train a été mis en place le 1er septembre 2008. Les remboursements sont relativement élevés, mais il faut beaucoup de courage pour introduire la plainte. Pour prétendre à une compensation, il faut:
avoir subi soit:
• un retard occasionnel d'au moins 60 minutes;
• des retards fréquents d'au moins 15 minutes sur une même ligne
Par "retard fréquent", il faut entendre un nombre d'au moins 20 retards de 15 minutes ou 10 retards d'au moins 30 minutes sur une période de 6 mois, à dater de votre 1er retard encouru.
Je rappelle qu'il s'agit bien de trains de province (équivalent des Corail je pense) et non de RER dont la mise en service est prévue pour 2012. Pour avoir vu les effets de la "collaboration" entre la SNCF et la RATP, je ne suis pas trop pressée d'y être…
2) Le métro
Bien qu'il ne soit composé que de 2 lignes (mais de multiples embranchements), le métro bruxellois est relativement efficace. Les rames sont propres et comportent même un espace aménagé pour les vélos... qui sont toutefois interdits en heure de pointe Le truc bizarre qui me fait toujours rigoler, c'est que les couloirs sont pleins à craquer mais il reste des places assises ! Mais c'est malgré tout bien plein le matin vers 8h, je sens que les pousseurs ne sont plus très loin…
La fréquence de passage est d'environ un train toutes les 3 minutes en pointe et un train toutes les 7-10 minutes en heures creuses.
3) Le tram(way)
Alors là, c'est la foire totale ! La légende prétend que des horaires existent mais rares sont ceux qui les ont aperçus, et personne ne sait à quoi ils servent. Bien que la majorité des trams circulent en partie "prémétro" (souterraine, donc métro quoi !) et en "site propre" sur la voie publique (voies réservées) et que de plus, le tram est prioritaire sur TOUS les autres usagers de la voie publique, y compris les piétons, la fréquence de passage est plus qu'aléatoire. Personnellement, je prends le tram 94 (prononcer "nonante-quatre" ) à la Place Louise et, je dois me battre pour monter dans le 2e ou 3e que je vois passer. Un énorme point noir sur le visage de Bruxelles, qui me dégoûte déjà après à peine un mois de relation suivie !
Pour le reste, j'ai retrouvé avec un plaisir non dissimulé les "bonjour", "pardon" et "merci" qui se faisaient si rares à Paris. On a même une vie culturelle bien plus intéressante qu'il y a une dizaine d'années, sisi ! On peut même voir des pièces de théâtre avec de grands acteurs… 2 ans après Paris, mais on ne peut pas tout avoir, hein !
J'essaierai de passer vous donner des nouvelles de Bruxelles de temps à autre, et je vous souhaite à tous beaucoup de courage et de patience que je partage depuis l'autre côté de la frontière !
Christine