L’attachement groupal compulsif
Le besoin de contact corporel dans la distance intime est au cœur des théories de l’attachement (Bowlby JC., 1978), des interactions sociales précoces (Kreisler L. et Lébovici S., 1989) et des sports d’affrontement interpersonnel (Elias N., 1974 ; Parlebas P., 1982). Les techniques d’observation directe et vidéo, notamment pendant les périodes d’expression libre dans la salle de judo, ont permis d’objectiver un besoin d’attachement groupal compulsif dont la forme et le déroulement sont spécifiques des classes difficile de REP. On assiste durant ces périodes de jeu spontané a une véritable chorégraphie de groupe où chaque danseur est l’objet de contacts corporels successifs, distribués dans l’espace intime de chaque membre du groupe (Hall ET., 1970) Ainsi, dans un intervalle de temps limité, chaque élève est contacté plusieurs fois par l’ensemble des élèves de la classe selon une distribution précise et régulière. Ces contacts sont saturés en interactions motrices de percussion agressives simulées, de contacts préhenseurs enveloppants, de fantaisies ludomotrices, de postures inversées et contorsionnées, associées souvent à des phénomènes d’entassement et de grappes groupales. Cet attachement groupal compulsif diffuse souvent dans les parties structurées des séances, et notamment pendant les périodes d’attente ou d’apprentissage de l’activité judo.
Ce comportement groupal est atténué ou absent durant les périodes d’apprentissage de la gymnastique sportive, en début de séance. Cette chorégraphie de groupe est souvent sanctionnée par les enseignants, car elle est vécue comme un véritable délire moteur (Raufast A. et Therme P., 1987). Pour nous, elle fait partie d’une étude sémiologique globale des comportements moteurs interactifs d’élèves scolarisés dans des classes considérées comme difficiles et aux prises avec des situations sportives. Ces manifestations groupales ne s’accompagnent jamais de plaintes, de refus ou d’accidents, malgré les importantes prises de risque. Cet attachement groupal n’est pas violent, il est compulsif. Cette compulsivité groupale s’accompagne en effet d’un accordage interactif collectif dont la précision du fonctionnement surprend. La comparaison des données étho-cliniques montre que plus l’attachement groupal compulsif est fréquent et intense, moins l’accordage interactif codé nécessaire à la pratique du judo est intériorisé par les élèves. Cette compulsivité groupale pourrait expliquer les résultats obtenus par les élèves des classes difficiles de REP, à l’échelle de performance motrice en judo. En effet, leurs résultats sont inférieurs à la norme observée, mais surtout sont sensiblement identiques à une classe de cours préparatoire appartenant à une zone éducative favorisée.
(extrait sérieux (très sérieux) trouvé sur internet)
Dans la série ne dites pas chahut mais attachement groupal compulsif . Je sens que ça vous rassure.
PS : concernant les voyageurs de la D, je dirai que nous pratiquons (et à l'insu de notre plein gré
) du voyage groupal conpulsif :P