Que dire après ce post de Jenfi que j'approuve totalement ?
Juste raconter comment, de mon côté, je vais vivre la période qui s'annonce ?
Je suis à 1h00 de route de mon travail quand il n'y a aucun bouchon. Au lieu de partir de chez moi comme d'habitude (par le RER D) à 6h50 le matin, ce sera 6h00. Et puis on partira plus tôt le lendemain si on constate qu'aujourd'hui, le départ à 6h00 était déjà trop avancé et qu'on tombe dans des bouchons.
L'après-midi, je serai contraint de quitter mon boulot au plus tard à 15h30 si là encore, je ne veux pas poireauter 1 heure voire plus sur la A3 ou la A86.
Prendre le train est une nécessité pour moi à plus d'un titre. Par confort, soucis de l'environnement et d'éviter la pollution à outrance au maximum, pour éviter de voir ma voiture s'user prématurément, mais aussi (et surtout !) parce que mes finances ne me permettent absolument pas de faire le plein d'essence toutes les semaines.
Pour répondre en toute franchise, prendre la voiture durant 5 jours, 2 semaines, plus (?), j'en suis financièrement incapable.
Me reste alors les RTT. RTT que j'espérais tant consacrer à autre chose en décembre. Ca signifie donc pas de vacances de fin d'année, cette histoire, si elle se prolonge plus que sur cette semaine.
Je me doute bien qu'à la lecture de ma prose, bon nombre d'entre vous vont se dire que mes petits malheurs provoqués par ce mouvement social ne sont rien comparés aux leurs. Je l'admet bien volontiers mais c'est juste que tout un chacun, à son échelle, va pâtir de ce mouvement social.
Comme à mon habitude, je ne m'oppose pas à une grève dans les transports publics mais je persiste et signe en disant qu'il y a sûrement une autre méthode que d'empêcher les gens d'aller travailler car si la grève est un droit inaliénable, le droit de voyager ET de travailler l'est tout autant (comment travailler sans les transports publics pour bon nombre d'entre nous ? comment faire grève un jour si on ne peut travailler ?
). Mais peut être que cette méthode alternative, si elle existe, est plus délicate ou contraignante à mettre en oeuvre ?
Je terminerai ma prose, suite à un sujet lu sur le site cheminots.net où l'un des futurs grèvistes prétextait que si nous, les gens du privé, nous joignions à leur mouvement, le poids du mouvement serait tel qu'il se finirait plus tôt.
C'est là que le bât blesse une fois de plus. Les gens du secteur public n'ont pas conscience de la vie au travail de ceux du secteur privé.
Pour prendre exemple dans ma boite, oui nous avons des syndicats mais pour ce qui est de faire grève lorsque nous avons un point de divergence avec notre hiérarchie, l'idée d'une grève n'en est même pas au stade de l'utopisme, c'est un mot quasi rayé de notre vocabulaire. Notre direction (et c'est pareil dans bon nombre d'autres boites) s'y entend pour virer quelqu'un qu'elle a dans le collimateur et s'il faut trouver une faute lourde, où est le problème...
Chez moi, faire grève à vos côtés signifierait signer mon arrêt de mort travaillesque (ouais, j'invente des mots
). M'empêcher d'aller au travail tous les matins (les jours de grève) engendre des coups de canif sévère dans mon budget, sans oublier les éventuelles primes de fin d'année calculées (Jenfi en parlait justement) sur le prorata du temps de présence.
Il ne faut pas croire qu'on se fiche de vos desideratas. C'est juste que pour beaucoup, nous ne pouvons vous soutenir.
Je concluerai mon message par ceci : en 95, en fin d'année (pour situer un peu...), j'ai bousillé une voiture durant les grèves. Trop de bouchons et la tuture n'a pas apprécié.
Je ne veux pas re(vivre) 1995...
Qui le voudrait d'ailleurs ???
PS (note pour les modérateurs) : si vous pensez que ma réponse est hors contexte ou matière à controverse, vous pouvez supprimer mon post.